Répétition autographe d’un portrait daté 1853
Le peintre Eugène Giraud fut l’un des familiers de la princesse Mathilde, qui lui fut présentée en 1847. D’abord commissionné pour effectuer le portrait de la jeune femme, il devint rapidement son professeur de peinture et d’aquarelle et son intime, venant deux fois par semaine peindre auprès d’elle. La princesse appréciait son caractère bohème et la facilité de son dessin. La première version de ce portrait, conservée aujourd’hui au château d’Arenenberg (Suisse), fut exécutée en 1853, alors qu’elle venait d’accéder à la dignité d’altesse impériale. L’œuvre appartenait à Napoléon III et fut présentée au Salon de 1853 (n°541), puis à l’Exposition universelle de 1855 (n°5188). Accroché aux Tuileries sous le Second Empire, ce portrait était le préféré de la princesse. Dans l’hommage à Giraud qu’elle publia après la mort de l'artiste, elle évoqua ce « beau pastel qui me représente de profil, seul portrait de moi, avec la petite tête peinte par Hébert, qui me ressemble et ne soit pas une calomnie. » La pose choisie met l’accent sur le type napoléonide, dont la princesse Mathilde était si fière, et sur les insignes de son rang : tiare de perles, bandeau et manteau à col d’hermine. Cette image officielle fut gravée par Geoffroy et copiée en miniature sur émail par le Suisse Prochet pour un bracelet constitué de médaillons représentant les membres de la famille impériale. Quant à cette répétition autographe de très grande qualité, elle provient de la princesse elle-même et présente un cadre identique à celui de la version première.
Signé en bas à gauche E. Giraud