Détail chambre de l'Empereur

L'Appartement de l'Empereur

Occupé par les différents souverains français de Louis XV à Napoléon III, l'Appartement de l'Empereur est au cœur du château de Compiègne. Il occupe tout le corps central de la façade sur le parc et se déploie de la salle à manger à la bibliothèque.

Une modification importante est intervenue dans la disposition de cet appartement. La chambre du Roi se trouvait initialement en son centre, dans l'axe de la façade marqué à l'extérieur par un fronton à colonnes. Napoléon Ier préféra aménager sa chambre dans une autre pièce, l'ancien cabinet de la poudre de Louis XVI, la chambre du Roi étant transformée en un vaste salon de réception, dit salon de Famille.

Les décors muraux et les plafonds de l'appartement de l'Empereur datent pour l'essentiel de la fin du XVIIIe siècle et du Premier Empire. Quant à l'ameublement, il a été restitué tel qu'il existait sous le Premier ou sous le Second Empire. Le cabinet du Conseil, où le Roi réunissait ses ministres, fait exception. Sa présentation dans un état XVIIIe siècle rappelle que le château de Compiègne fut l'un des lieux d'où émanait le pouvoir royal.

 

Comment le visiter ?

En visite libre

Horaires d'ouverture

Audioguides disponibles (compris dans le billet d’entrée)

Livrets jeux pour les enfants (à disposition à l'accueil du Château)

En visite conférence

Sous la conduite d'un conférencier de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais (en supplément du billet d’entrée)

  • Pour les visiteurs individuels : rendez-vous dans l’agenda pour retrouver les dates des visites    
  • Pour les groupes : rendez-vous sur la page dédiée à la réservation de Groupes d'adultes

 


La salle à manger de l'Empereur

  
(C) Photo Hugo Maertens
© Photo Hugo Maertens

 

 

Située à l’intersection des appartements du Roi et de la Reine, la pièce servait au XVIIIème d'antichambre à l’appartement de la souveraine ainsi que de salle du Grand Couvert.

Sous le Premier Empire, la pièce devient la Salle à manger de l’Empereur, servant également de lieu de divertissements.

Napoléon Ier fit conserver le décor du XVIIIème, et notamment les grisailles en trompe-l'oeil imitant des bas-reliefs, inspirées de l'antique, sur le thème des plaisirs de la table. Réalisé par le peintre Sauvage, le tableau en dessus de cheminée représente le poète Anacréon : au milieu des vignes, il loue l'amour et le vin. Enfin, deux vases de marbre blanc se font l’écho, par leur forme et leur décor, de l’antiquité si présente dans le décor peint.

Pour meubler la pièce, un nouveau mobilier d'acajou est commandé à Jacob-Desmalter. Livré en 1807, il est sobre et fonctionnel. La table, à géométrie variable, est constituée de quatre parties rectangulaires et deux semi-circulaires : on peut aisément en modifier la configuration. Par sa situation, la pièce est en effet dotée d’un caractère polyvalent : dans cette salle fut aussi installé un théâtre portatif, afin de pouvoir y donner des représentations, usage réitéré sous le Second Empire.


Le salon des Cartes

© RMN-GP (Château de Compiègne) / Thierry Ollivier
© RMN-GP (Château de Compiègne) / Thierry Ollivier

 

 

Sous le Second Empire, le château de Compiègne accueille chaque automne les fameuses Séries : Napoléon III convie la cour, le tout-Paris et le gotha européen pour une semaine de divertissements. Le salon des Cartes reste emblématique de cette vie de cour légère et moderne.

Cabinet des Nobles sous Louis XVI, cette pièce précédait la Chambre du roi. Salon des Grands officiers sous le Premier Empire, elle est remeublée durant le Second Empire. Au moment des Séries, elle est le lieu des présentations à l'Empereur et des distractions proposées aux invités. Un piano mécanique y est installé ainsi que des billards miniatures. Charades, jeux de cartes, danses ou théâtre improvisé sont aussi au programme.

La carte de la capitainerie des chasses, au centre face aux fenêtres représentant la forêt de Compiègne, est en place depuis le Premier Empire. Les deux cartes peintes pour Louis XV qui lui font pendant ont été installées ici sous la Restauration. Dès 1855, la décoration est mise au goût du jour. L’ameublement date de 1863 : l'architecte Ruprich-Robert dessine le mobilier, dont les sièges sont couverts de tapisseries de Beauvais du XVIIIe siècle sur le thème des Amusements champêtres. De nouveaux rideaux de reps cramoisi et des vases de Sèvres complètent l'ensemble.


Le salon de Réception, dit salon de Famille

© RMN-GP (Château de Compiègne) / Thierry Ollivier
© RMN-GP (Château de Compiègne) / Thierry Ollivier

 

 

Ancienne Chambre du roi, le salon de Réception est la pièce centrale de l'appartement du monarque, autour de laquelle s'organise l'ordonnance de la façade mais aussi l'agencement général du parc. 

Pièce la plus haute de plafond, elle a conservé de son décor du XVIIIème siècle les lambris hauts rythmés de pilastres corinthiens et les dessus-de-porte peints par Sauvage.

Au Premier Empire, elle perd sa fonction initiale pour devenir un salon. Napoléon Ier refusa d'y installer sa chambre à coucher, qu'il fit déporter deux pièces plus loin.

Prévue comme salle du trône, elle devint salon des Princes puis salon de Famille ; tout son ameublement fut renouvelé sous le Second Empire, dans des tons jaune or et vert céladon. On intègre aussi des éléments du Premier Empire, comme la console en bois doré de Jacob-Desmalter ou les feux à décor de lions.

Tout l'ameublement reflète la modernité de la vie de cour et la recherche du confort typiques du Second Empire : les chaises légères ou les fauteuils équipés de roulettes peuvent être facilement déplacés, tandis que les sièges capitonnés, moelleux et élégants, comme le confident et l'indiscret, invitent à la conversation. La vie de cour à Compiègne est légère et l'étiquette réduite, laissant chacun libre d'occuper ses journées à sa convenance.


Le cabinet du Conseil

© RMN-GP (Château de Compiègne) / Daniel Arnaudet
© RMN-GP (Château de Compiègne) / Daniel Arnaudet

 

 

Témoignage du rôle politique qu'occupait Compiègne au XVIIIe siècle, le salon du Conseil était le lieu des délibérations politiques. A l'instar de Versailles et Fontainebleau, Compiègne est en effet un lieu d'exercice du pouvoir : nombre d'actes royaux sont signés au château.

Le programme décoratif d'ensemble de la pièce reposait sur la glorification de la geste militaire des Bourbons en retraçant les succès des deux règnes précédents tout en évoquant ceux du règne actuel. L'objectif était de replacer les faits d'armes du roi Louis XVI dans la perspective historique d'une tradition, tout en mettant en lumière les victoires récentes. Ainsi, la grande composition à la gloire militaire de Louis XIV, est une peinture au " jus d'herbe", exécutée aux Gobelins entre 1682 et 1684, et représente Le Passage du Rhin. Les anciens rois de France veillent sur les décisions prises par le conseil : leurs portraits figurent dans les dessus-de-porte. Le cabinet du Conseil comprenait également huit portières de soies peintes par Cardin, dont six nous sont parvenues (deux d’entre elles sont présentées entre les fenêtres).


La chambre de l'Empereur

©Collection Jean-Baptiste Leroux, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Baptiste Leroux
©Collection Jean-Baptiste Leroux, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Baptiste Leroux

 

 

Sous le Premier Empire, Napoléon fait installer sa chambre la plus petite pièce de son appartement. Ce changement dans la distribution révèle la rupture avec la tradition monarchique voulue par l’Empereur. Ornée des symboles du nouvel ordre politique, la chambre de l'Empereur matérialise le pouvoir du régime.

Cette pièce présente un décor et un ameublement d'une homogénéité remarquable, révélatrice d'une commande globale et rapide. Ils sont emblématiques du goût sous le Premier Empire. L’atelier Dubois et Redouté ainsi que le peintre Girodet réalisent en 1810 le décor peint. Le mobilier de bois doré et d’ébénisterie est l’œuvre de Jacob-Desmalter et l’Empereur choisit lui-même le paysage de Bidault placé entre les fenêtres. Le faste ressort de l’alliance du cramoisi et de l’or pour les tentures murales, rideaux, garniture du lit et des sièges ornés des emblèmes de l'Empire : feuilles de chêne, étoiles et abeilles.

Un incendie survenu en 1919 a détruit le plafond peint par Girodet mis en place en 1822.


La bibliothèque de l'Empereur

(C) Photo Hugo Maertens
© Photo Hugo Maertens

 

 

Cette pièce marque la charnière entre les salons de représentation et les Petits appartements de l'Empereur. C'est ici que Napoléon Ier aimait à étudier sur son magnifique et ingénieux bureau mécanique estampillé Jacob-Desmalter.

L'ensemble du mobilier, entré de façon très homogène entre 1808 et 1810, offre une gamme variée de meubles à la fois riches, comme les sièges de bois doré, et fonctionnels, tels les tables pliantes d'acajou, les échelles mobiles et le bureau mécanique de l’Empereur.

Le programme décoratif du plafond est conçu en rapport direct avec la fonction de la salle. A la périphérie, des allégories par Dubois et Redouté figurent tous des domaines du savoir et de la réflexion humaines. Elles mettent en valeur le plafond peint par Girodet en 1815 ; Minerve, entourée d'Apollon et Mercure, place la sagesse à la source de toute connaissance, avec l'appui de l'éloquence et la poésie.

Les ouvrages présentés actuellement dans le corps de bibliothèque ne sont pas ceux de l'Empereur puisque la bibliothèque du souverain fut dispersée en 1889. Ils furent déposés ici en 1902 par la Bibliothèque nationale lors du séjour du tsar Nicolas II à Compiègne.

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