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Véhicules d'exception

Les objets

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Jamais contente
Automobile électrique « La Jamais Contente »

France, 1899

Pièce phare du musée, la Jamais Contente, une voiture électrique conçue et pilotée par le belge Camille Jénatzy, fut la première automobile à franchir le cap des 100 kilomètres/heure, en 1899, sur la plaine d'Achères, dans les Yvelines.

C‘est dans le cadre d‘une compétition organisée à l‘initiative du périodique La France automobile que Camille Jénatzy atteignit ce record. Après trois duels remportés par le Comte de Chasseloup-Laubat au volant de voitures électriques construites par le carrossier Charles Jeantaud, Jénatzy décida de se lancer dans la construction d‘un véhicule inédit. De conception résolument nouvelle, la Jamais Contente innovait avec des roues de taille égale, une recherche d'aérodynamisme et une carrosserie allégée par l'emploi de l'aluminium. Celle-ci fut mise au point par l'initiateur même du Musée de la voiture et du tourisme, Léon Auscher, qui était carrossier au sein de la maison Rothschild & fils, en association avec Edmond Rheims.

Ainsi, entre 1898 et 1902, les voitures les plus rapides étaient électriques, démontrant la  capacité du moteur électrique à développer une grande puissance en un court instant. Les automobiles électriques présentaient aussi d'autres qualités: silencieuses, faciles à conduire, plus confortables et plus propres que les voitures à pétrole, elles s'imposèrent comme voitures urbaines et de grand luxe. La collection du musée compte ainsi trois voitures électriques, dont un landaulet Kriéger de 1906, un modèle qui pouvait être utilisé soit comme fiacre électrique soit comme luxueuse voiture de maître.

Don en commun de la société Fulmen et de Madame veuve Camille Jénatzy, 1933.

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Autochenille L'Eléphant-à-la-Tour

France, 1924

L'autochenille Citroën L'Eléphant-à-la-Tour, seul véhicule de la Croisière noire conservé dans les collections publiques, transportait les archives et la trésorerie de ce qui fut la première expédition automobile transafricaine. Également désignée sous le nom de mission Citroën-Centre-Afrique, cette expédition, qui tenait tout à la fois de l’aventure coloniale, du raid automobile et de l’opération publicitaire, relia le sud algérien à Madagascar entre 1924 et 1925.

Les huit autochenilles de l'expédition, du type B2, étaient équipées d'un moteur à 4 cylindres, d’une puissance de 10 chevaux, de chenilles souples en caoutchouc et d'une caisse légère en duralumin. Leurs bagages, fabriqués tout spécialement pour ce voyage, étaient fournis par le malletier Louis Vuitton. Le brevet des chenilles tout terrain, déposé en 1917 par l'ingénieur Adolphe Kégresse, fut perfectionné en association avec Jacques Hinstin.

Après une première traversée du Sahara en autochenilles réalisée en 1922, l'expédition Citroën-Centre-Afrique, placée sous le commandement du plus proche collaborateur d'André Citroën, Georges-Marie Haardt, et d'un ancien officier, Louis Audouin-Dubreuil, avait notamment pour mission d'établir la première liaison automobile entre les différentes colonies françaises en Afrique. Outre des mécaniciens et un médecin, les équipages comptaient des scientifiques et trois artistes, le cinéaste Léon Poirier, le photographe et opérateur Georges Specht et le dessinateur Alexandre Iacovleff.

Partie le 25 octobre 1924, de Colomb-Béchar, en Algérie, l'expédition se divisa en quatre convois à Kampala, en Ouganda, qui se rejoignirent à Tananarive le 26 juin 1925, au terme de 20 000 km de désert, de savane et de forêt tropicale, parcourus en 10 mois, à une vitesse variant entre 5 et 20 kilomètres/heure. Equipées de chenilles trop fragiles pour donner lieu à une production en grande série, les autochenilles contribuèrent cependant à établir l'extraordinaire popularité de la marque, grâce à l'exposition - présentée au Louvre en 1926 - au livre et au film de l'expédition.

Le musée conserve également un ensemble représentatif d'une autre stratégie publicitaire originale développée par Citroën, constitué d'une dizaine de jouets des années 1920 et 1930, destinés à populariser les nouveaux modèles de la marque auprès des enfants, qu'André Citroën considérait comme de futurs clients dont l'éducation devait être entreprise dès le plus jeune âge.

Don Citroën-Michelin, 1931.