Metronomes

Poème symphonique pour 100 métronomes

Du 10 décembre 2021 au 28 mars 2022 à 14h15
Château de Compiègne

Poème symphonique pour 100 métronomes (1962)
György Ligeti (1923-2006)


György Ligeti est un compositeur hongrois, contemporain de Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen ou Luciano Berio. Il développe un langage musical unique, utilisant parfois des intervalles plus petits que le demi-ton, conférant à sa musique une subtile sensation de glissement et d’instabilité. Cette maîtrise harmonique s’exprime aussi dans ses pièces pour grand orchestre, comme Atmosphères (1961), que dans sa musique de chambre, vocale ou dans l’opéra Le Grand Macabre qu’il compose dans les années soixante-dix. Il acquiert une renommée universelle grâce à sa collaboration avec le réalisateur Stanley Kubrick pour ses films emblématiques comme 2001, L’Odyssée de l’Espace, Shining ou Eyes Wide Shut. La composition pour chœur Lux Aeterna surgit quand on découvre le monolithe noir dans 2001, Lontano pour orchestre crée l’atmosphère oppressante dans Shining et Musica Ricercata pour piano accompagne Tom Cruise dans Eyes Wide Shut.


Le Poème symphonique pour 100 métronomes est une œuvre déroutante et iconoclaste dans le catalogue de Ligeti. Cent métronomes déclenchés en même temps produisent des tempi et durées de fonctionnement différents. La pièce fut créée le 13 septembre 1963 aux Pays-Bas, déclenchant un scandale : le concert, filmé par la télévision, ne sera pas diffusé. Pourtant, le principe d’une musique mécanique est un concept que de nombreux compositeurs fascine : Prokofiev, n’utilisait-il pas la répétition mécanique dans sa musique pour piano ? Ravel, ne collectionnait-il pas les jouets mécaniques ? Mais c’est Ligeti qui opte pour une solution artistique radicale en imaginant une pièce qui échappe à l’interprète une fois qu’elle est lancée.


« Elle est liée pour moi à des visions d’un labyrinthe sonnant et à ces images infinies que l’on aperçoit en regardant dans deux miroirs posés face à face » ajoute Ligeti au sujet du Poème symphonique. Ce labyrinthe est aussi un labyrinthe du temps. Le temps absolu, le temps individuel, quel temps et par conséquent, quelles vitesses ? En liaison avec le Festival Tempus fugit au Collège des Bernardins où l’œuvre a été donnée le 16 novembre, l’installation de la chapelle du château de Compiègne accompagne l’exposition Vitesse et nous interroge sur les notions du temps et de la vitesse dans une perspective subjective.


Les 100 métronomes sont un prêt du Collège des Bernardins.

 Découvrez l'intégralité de la programmation musicale Vitesse en musique.
Ce programme vous est proposé à l'occasion de l'exposition Vitesse.

Tous les jours à 14h15 au sein de la Chapelle du Château de Compiègne

Tout public
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