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2010

Les objets

Peinture
Fromentin, Berger ; hauts plateaux de la Kabylie
© (C) RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / René-Gabriel Ojéda
Berger ; hauts plateaux de la Kabylie

1861, Salon de 1861

Cette toile de Fromentin, qui figura avec éclat au Salon de 1861 (n°1186), fut acquise par l'impératrice Eugénie pour la somme de 5.000 francs. Le Berger fut placé dans le salon des officiers de service à Saint-Cloud, comme l’atteste une aquarelle de Fortuné de Fournier datée 1863 et conservée à Compiègne. Il figura ensuite dans l’hôtel particulier de l’Impératrice, qui le prêta pour l'Exposition universelle de Londres en 1862, puis pour celle de Paris en 1867, et la suivit en exil en Angleterre. Cédé en 1927 lors des ventes après décès des biens de l’Impératrice (vente du 1er juillet 1927, n°45), le tableau n'était connu avant son entrée dans les collections du château de Compiène que par une répétition de format inférieur (Philadelphia Museum of Art). Cette oeuvre compte parmi les réussites majeures de Fromentin, considéré comme le maître de l'orientalisme sous le Second Empire. Elle figure à ce titre parmi les achats les plus remarquables de l'Impératrice. En outre, La Tribu nomade en voyage ou Arabes en voyage (Sahara), première et seule autre œuvre de Fromentin possédée par le couple impérial, aujourd’hui non localisée, était accrochée à Compiègne sous le Second Empire.

Signé et daté en bas à gauche Eugène Fromentin 61

Acquis en 2010 avec la participation de la Société des Amis du château de Compiègne.

Céramique
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© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Thierry Le Mage
Assiette du service de Louis-Philippe représentant le Chêne dit de Saint Jean
1837

Le Service Forestier fait partie des grands ensembles de Sèvres de l’époque Louis-Philippe. Ce nouveau service à dessert devait représenter des Vues d’arbres forestiers célèbres et des forêts les plus remarquables... impliquant une recherche documentaire relative aux sciences humaines (géographie, botanique et ethnographie) ainsi qu'aux livres de voyages et d'exploration.Considéré comme un chef-d’œuvre de cette période, ce service se distingue par la qualité des décors. Entre 1834 et 1840, 140 assiettes sont produites et 61 sont présentées au Louvre aux expositions des produits des manufactures (1835 et 1838). Le service fut envoyé au Ministère de la Marine et à celui de l’Agriculture et du Commerce qui en fit cadeau au sultan Abdulmejid (1838-1861) en 1850. Il est toujours en partie visible au sérail de Topkapi à Istanbul.Jusqu'à présent, en France, seuls la Cité de la céramique à Sèvres et le musée du Louvre en conservaient respectivement 3 et 2 assiettes.L'iconographie de cette assiette, acquise en 2010, concerne directement la forêt de Compiègne où le chêne de Saint-Jean, remontant au XIIIe siècle, est toujours existant.

Céramique
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© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Thierry Le Mage
Assiette du service à dessert « fleurs et or »
1809

Le service « fleurs et or » utilisé à Compiègne fait partie des grands services du Premier Empire. Commandé initialement pour Saint-Cloud en 1808, il comprenait 40 pièces de forme et 120 assiettes dont les principales étaient celles à bouquet central.

Ce service, dont le modèle a pu être identifié à l'occasion de l'exposition 1810 : Napoléon Ier et Marie-Louise à Compiègne (mars - juillet 2010), a presque entièrement disparu : l'élégant sucrier de la collection Twinight, New York, est l'une des rares pièces connues de cet ensemble.

Cette assiette a été acquise par le château de Compiègne en vente publique en 2010. C'est le premier élément de ce service qui revient à Compiègne.

Objets d'art
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© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Gérard Blot
Service de verres (63 pièces)
Second Empire

Ces cristaux ont appartenu à la princesse Marie-Clotilde Napoléon, fille du prince Victor et de la princesse Clémentine de Belgique, dont la marraine était l’impératrice Eugénie qui, décédée en 1920, légua à sa filleule du mobilier et des objets qui se trouvaient à Farnborough. La princesse Marie-Clotilde qui habita avec l’impératrice durant la Première guerre mondiale tenait donc ainsi d’Eugénie elle-même des indications sur la provenance de cette partie de service qui aurait servi à la table de l’Empereur aux Tuileries. L’ensemble de 63 pièces se décompose ainsi : 4 carafes (2 à vin, 2 à eau), 18 verres à eau, 18 verres à vin rouge, 17 verres à vin blanc et 6 tasses à punch avec leurs soucoupes. L’ensemble des pièces, verres, carafes et tasses est orné de la seule couronne impériale, dorée et en relief.L’empereur Napoléon III s’adressait aux différentes cristalleries pour les besoins de la table dans ses résidences. Parmi les verres et carafes des collections de Compiègne, nous trouvons effectivement du cristal fabriqué par les manufactures de Clichy, Saint-Louis et Baccarat. Les archives du château permettent de se rendre compte qu’en dehors de ces trois manufactures, la Maison de l’Empereur pouvait aussi, à l’occasion, passer commande à une maison ayant une simple activité de revendeur, comme Gallé-Reinemer. Par ailleurs les formes sont souvent communes aux différentes cristalleries. La forme tulipe des carafes est répandue, on la retrouve par exemple dans le service Compiègne de la manufacture de Clichy.L’intérêt de cette acquisition tient à l’origine des pièces présentées et à l’absence dans les collections publiques de services de cristal complets. Elle permet d’évoquer encore mieux le faste de la table impériale au Second Empire resté dans le souvenir de tous les contemporains, qui s’en faisaient encore l’écho dans leurs mémoires publiés ou restés manuscrits. L’incendie des Tuileries, le pillage de Saint-Cloud, la mise en vente publique du linge, de la porcelaine et des cristaux des anciennes résidences impériales en 1873 n’ont laissé subsister en place qu’un nombre modeste d’œuvres de ce genre ou bien sont à l’origine de leur totale disparition.