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Par les routes et par les chemins

Les objets

bagage
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© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Franck Raux
Malle de voyage

France ?, fin du 18e siècle.

Cette très belle malle de la fin du 18e siècle, recouverte de maroquin rouge, est renforcée de ferrures ciselées et découpées, formant motifs décoratifs. Elle comporte en outre des traces de cachets de cire rouge sur sa partie avant.

Donnée au musée par la Caisse des Dépôts et Consignations, cette malle aurait en effet, selon une tradition qu’aucun document n’est à ce jour venu confirmer, servi à transporter une partie de l'indemnité due par la République d'Haïti pour indemniser les anciens colons dépossédés en vertu d'un accord conclu en 1825 lors de la reconnaissance de son indépendance par la France.

Le bagage peut se définir comme ce que le voyageur emporte avec lui. C’est donc une histoire des manières de voyager que l'on découvre à travers lui. Sa diversification et ses perfectionnements successifs répondent directement aux améliorations de la route et des moyens de transport, à l’accroissement de la mobilité mais aussi à des considérations esthétiques ou à un souci de confort.

Le musée conserve ainsi un ensemble d'une quarantaine de pièces, du 16e au 19e siècle,  remarquable par sa diversité et sa richesse décorative, qui donne à voir l'évolution du bagage parallèlement à celle des moyens de transport.  

Don de la Caisse des Dépôts et Consignations, 1930.

Peinture
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© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Franck Raux
La route de Picardie

France, 1832

Peintre spécialisé dans les paysages et les scènes de genre, qu'il traite avec une grande richesse de détails, mêlant fidélité au réel et sens poétique, Jean-François Demay représente ici une route royale.

La route de Picardie, aujourd’hui RN 16, était l'une des routes reliant Paris aux frontières du royaume. C’est au 18e siècle que le réseau routier français connaît un important développement, avec la création du corps des Ponts et Chaussées et l’instauration de la corvée. Les routes construites étaient larges et droites et plantées d'arbres d’essences choisies. Les plus importantes d’entre elles comportaient comme celle-ci une chaussée centrale pavée ou empierrée et deux voies latérales en terre.

Au premier plan, une équipe de cantonniers travaille à la réfection du pavage. Aux alentours et au second plan, la route est animée par un trafic varié constitué de cavaliers, d’une femme à dos de mulet et d'attelages divers. Une charrette et une diligence se croisent sur la gauche tandis que sur la droite, une autre charrette est en cours de chargement, non loin d’un relais de poste devant lequel on reconnaît la silhouette caractéristique d’un postillon juché sur son cheval.

Cette peinture constitue ainsi un document exceptionnel sur la route pendant la Monarchie de Juillet. Avec l'essor du cyclisme puis de l'automobilisme, à partir de la fin du 19e siècle, le revêtement des routes sera modifié pour s'adapter à ces nouveaux véhicules munis de pneumatiques en caoutchouc.

Achat en vente publique, 2002.

Vêtements et accessoires
postillon
© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Daniel Arnaudet
Livrée de postillon

Brest, milieu du 19e siècle

Institution créée en 1570, la poste aux chevaux est chargée de fournir des chevaux pour le transport, la conduite des voyageurs et des diligences. Cette institution a fonctionné pendant plus de trois cents ans sous la tutelle de l’Etat, depuis l’Ancien régime jusqu’aux premières années de la IIIe République. Le postillon avait pour mission de conduire le client au relais suivant, puis d’en ramener les chevaux.

Le postillon revêtait depuis 1786 un uniforme réglementaire, composé d'une veste en drap bleu à revers et parements rouges et au bras gauche d’un brassard sur lequel figurait une plaque en métal gravé permettant d'identifier son relais et son rang au sein de celui-ci. Cet uniforme est ici complété d'un gilet rouge à galon argenté et d'une culotte de peau blanche. Le postillon était coiffé d’un chapeau en cuir bouilli de couleur noire et d’une perruque blanche et, durant les trajets qui le menaient d'un relais à l'autre, il chaussait de lourdes bottes en cuir noir destinées à protéger ses jambes des risques d'écrasement.

Le musée conserve une collection de costumes diversifiée, du Premier empire au début du 20e siècle, relevant comme ici de la poste aux chevaux, mais aussi des équipages de Napoléon III, de la Présidence de la République ou encore d'équipages privés, que complètent quelques vêtements d’automobilistes. La figure du postillon, personnage emblématique du transport public jusqu’à l'avènement du chemin de fer, donna lieu à de multiples – et parfois savoureuses – représentations, comme en témoigne la collection de peinture et d'arts graphiques du musée.

Don du musée Marmottan, Paris, à une date inconnue.