Peintre spécialisé dans les paysages et les scènes de genre, qu'il traite avec une grande richesse de détails, mêlant fidélité au réel et sens poétique, Jean-François Demay représente ici une route royale.
La route de Picardie, aujourd’hui RN 16, était l'une des routes reliant Paris aux frontières du royaume. C’est au 18e siècle que le réseau routier français connaît un important développement, avec la création du corps des Ponts et Chaussées et l’instauration de la corvée. Les routes construites étaient larges et droites et plantées d'arbres d’essences choisies. Les plus importantes d’entre elles comportaient comme celle-ci une chaussée centrale pavée ou empierrée et deux voies latérales en terre.
Au premier plan, une équipe de cantonniers travaille à la réfection du pavage. Aux alentours et au second plan, la route est animée par un trafic varié constitué de cavaliers, d’une femme à dos de mulet et d'attelages divers. Une charrette et une diligence se croisent sur la gauche tandis que sur la droite, une autre charrette est en cours de chargement, non loin d’un relais de poste devant lequel on reconnaît la silhouette caractéristique d’un postillon juché sur son cheval.
Cette peinture constitue ainsi un document exceptionnel sur la route pendant la Monarchie de Juillet. Avec l'essor du cyclisme puis de l'automobilisme, à partir de la fin du 19e siècle, le revêtement des routes sera modifié pour s'adapter à ces nouveaux véhicules munis de pneumatiques en caoutchouc.
Achat en vente publique, 2002.