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Second Empire

  

Les vues exécutées à l'huile par le peintre Charles Giraud ont principalement trait à l'hôtel parisien de la princesse Mathilde, sis rue de Courcelles, un bâtiment construit à la fin du XVIIIe siècle par l'architecte Pierre-Adrien Pâris. Le peintre et son frère, l'artiste Eugène Giraud, appartenaient au cercle des proches de la cousine de l'Empereur. Ils avaient leurs entrées dans son salon, Eugène donnant même des cours de peinture à la jeune femme. Aussi Charles Giraud restitue-t-il avec aisance et familiarité l'ambiance qui régnait chez elle.

D'autres tableaux de Charles Giraud représentant cet hôtel ou la résidence de campagne de la princesse à Saint-Gratien sont connus (Vue du jardin d'hiver de l'hôtel de la rue de Courcelles, aux Arts décoratifs ; autres vues dans des collections particulières).

Ce peintre est également l'auteur d'une remarquable Vue de la salle des Preuses au château de Pierrefonds et d'œuvres évoquant le monde des ateliers parisiens.

Les objets

Peinture
Giraud, Grand salon de la princesse Mathilde rue de Courcelles
© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Gérard Blot / Christian Jean
Grand Salon de la princesse Mathilde, rue de Courcelles

1859

Familier de la princesse Mathilde, Sébastien Charles Giraud a peint une série de vues d'intérieur de l'hôtel que celle-ci occupait rue de Courcelles sous le Second Empire. Ces tableaux, d'une qualité remarquable, et notamment cette vue du grand salon où la cousine de Napoléon III recevait ses invités, nous plongent dans l'atmosphère feutrée et colorée des décors de cette époque. Celui du salon repose sur un accord dominant de rouge et de vert, alors très à la mode. On le trouvait également dans les palais impériaux, notamment dans le salon de Thé de l'impératrice à Compiègne. Le mobilier de bois doré et les tapis épais, l'éclat des vases de porcelaine et des bronzes composent un environnement luxueux. Ce tableau évoque aussi des éléments plus impalpables ou aujourd'hui perdus, mais qui étaient essentiels à l'atmosphère d'une telle pièce : l'éclairage diffus dispensé par les lampes à pétrole, les plantes vertes, très présentes dans les intérieurs de cette époque, et les conversations animées qui se nouaient par petits groupes entre les invités de la princesse.

Signé et daté en bas à droite Ch. GIRAUD/ 1859

Collection de la princesse Mathilde ; collection de son neveu, le prince Victor Napoléon ; vente Prince Napoléon à Prangins, 1950 ; collection Fabius.

Peinture
Giraud, La Salle des Preuses au château de Pierrefonds
© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Droits réservés
La Salle des Preuses au château de Pierrefonds

1867, présenté au Salon de 1868

On doit à Sébastien Charles Giraud de nombreuses vues d'intérieur, témoignages précieux et toujours très détaillés de décors du Second Empire qui ont pour certains disparu. Le palais de Compiègne conserve dans ses collections plusieurs de ces tableaux, notamment cette vue de la salle des Preuses du château de Pierrefonds. La restauration de cette forteresse médiévale située à proximité de Compiègne avait été entreprise par Viollet-le-Duc à la demande de Napoléon III, et c'est au célèbre architecte que l'on doit le décor de la Salle des Preuses, grande salle des fêtes du château. Elle tire son nom des statues des neuf preuses qui ornent la cheminée monumentale visible sur le mur du fond. La collection personnelle d'armes et armures de l'Empereur était présentée dans cette salle. Elle pouvait être visitée, notamment par les invités des séries de Compiègne, pour qui Pierrefonds constituait un but de promenade. Le tableau de Giraud évoque les tons chauds et l'atmosphère de cette vaste salle-musée, plus caractéristiques du goût du Second Empire que de celui du Moyen Age. Aujourd'hui encore, les visiteurs du château de Pierrefonds peuvent admirer ce décor néo-gothique, mais les collections impériales sont désormais exposées à Paris, au musée des Invalides.

Signé et daté en bas à gauche Ch. Giraud/ 1867

Acquis par la Liste civile en 1868 ; restitué par l'Etat français à l'impératrice Eugénie en 1881 ; acquis par Mlle Marie Deschaux suite aux ventes après décès de l'impératrice Eugénie en 1927 ; don Deschaux, 1928.