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Bustes et statues

  

Les objets

Sculpture
Marguerite Bellanger
© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Marguerite Bellanger, buste de fantaisie

Vers 1868

Marguerite Bellanger (1838 – 1886), qui était une des figures marquantes du demi-monde du Second Empire, fut la maîtresse de Napoléon III de 1863 à 1865. Elle inspira à Carrier-Belleuse un ensemble de bustes plus ou moins réalistes. On reconnait les traits de la jeune beauté dans ce portrait au réalisme à peine tempéré par une expression rêveuse. Elle est coiffée d'un fichu bordé d'une riche bande de dentelle et piqué de roses. Le travail au poinçon des dentelles nous rappelle la formation initiale d'orfèvre du sculpteur. Les roses sont réalisées par collage d'éléments en terre pour constituer les pétales, les feuilles et la tige. Carrier excellait dans cette technique parfois appelée pastillage dont il s'est abondamment servi pour orner ses bustes et les modifier d'un exemplaire à l'autre. Le contraste est habile entre cette richesse ornementale et la subtilité du traitement du visage dont les traits sont ainsi mis en valeur, suggérant aussi la fraîcheur de la carnation.

Acquis en 2012 avec la participation de la Société des Amis du château de Compiègne.

Sculpture
Prince impérial
© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Thierry Ollivier
Le Prince impérial et le chien Néro

Modèle créé aux Tuileries en 1865. Chef-modèle pour l'édition en bronze.

Ce portrait en pied du Prince impérial en compagnie de Néro, chien de chasse de Napoléon III, demeure l'une des sculptures les plus célèbres du Second Empire. L'héritier du trône porte une veste, une cravate, un pantalon bouffant et des bas de soie, tenue tout à fait adéquate pour accompagner ses parents dans une occasion officielle - les collections du château de Compiègne conservent d'ailleurs un costume de velours noir tout à fait semblable qui lui a appartenu. Sa pose est pleine de dignité, comme il sied à un futur souverain, mais elle rayonne d'une grâce familière. La présence du chien, que "Loulou" adorait, renforce le charme et la vivacité de ce portrait qui connut un immense succès. Bien après la chute du Second Empire, le groupe continua d'ailleurs à être édité sous forme de statuette en biscuit de porcelaine par la manufacture nationale de Sèvres, sous un titre neutralisant sa portée politique, "L'enfant au lévrier". Il figure aujourd'hui encore au catalogue de la manufacture.

Ancienne collection du docteur Ferrand. Don à la Ville de Compiègne en 1950. Dépôt au château en 1951.

Sculpture
Buste Napoléon III
© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Franck Raux
Buste de Firmin Rainbeaux

1867, présenté au Salon de 1868

Ce buste fut offert en 1867 par Jean-Baptiste Carpeaux à son modèle, Firmin Rainbeaux, écuyer de Napoléon III (1834-1916). Héritier des mines de Marles (Pas-de-Calais), Rainbeaux jouait un rôle important dans l'entourage rapproché de l'Empereur. Le 6 juin 1867, alors que Napoléon III et le tsar Alexandre II revenaient d'une grande revue à Longchamp, il sauva la vie de ce dernier. Gardant son sang-froid, il fit cabrer son cheval pour protéger l'empereur de Russie du tir du patriote polonais Berezowski. Ce fut en souvenir de cette action héroïque que Carpeaux exécuta ce buste.

Dans ce buste, Carpeaux fait preuve, comme à son habitude, d'un éclatant talent de portraitiste : le léger mouvement de la tête et la vivacité du regard confèrent une animation pleine d'élégance et de décision au modèle. La dédicace confirme le soin apporté par l'artiste à ce portrait, auquel la nudité héroïque apporte simplicité et grandeur. Carpeaux fait sentir l'homme énergique, l'écuyer, mais aussi l'homme de cour.

Firmin Rainbeaux fut nommé écuyer le 12 juillet 1864 et séjourna à de nombreuses reprises au palais de Compiègne. Fidèle entre les fidèles, il apporta après 1870 un soutien constant à la famille impériale en exil. Avec Eugène Rouher, il mena au nom de l'impératrice Eugénie les négociations avec l’État français qui aboutirent à la restitution d'une partie de ses biens acquis sur la Liste civile en 1881. Cette année-là, il revint à Compiègne pour y chercher trente peintures et dix sculptures à remettre à l'Impératrice.

Dédicacé, signé et daté sur la tranche de l'épaule gauche Souvenir du 6 juin offert par l'auteur à Monsieur F. Rainbeaux JB Carpeaux 1867

Offert par Carpeaux à Firmin Rainbeaux en 1867 ; vente Félix Rainbeaux, son fils, Drouot, 23 octobre 1936, n°269 ; collection Fabius.

Achat en vente publique, 2011.