Ce très beau vélocipède est un modèle de luxe, orné de gravures sur fond creux amati à motifs de rinceaux de feuillages. Il fut fabriqué en 1869 par la Compagnie Parisienne des vélocipèdes, une société fondée par deux ingénieurs centraliens, les frères Aimé et René Olivier, qui avaient racheté la licence Michaux. En effet, bien que cette paternité soit sujette à débat, il est admis que Pierre Michaux, un serrurier en voitures établi à Paris, fut l'inventeur de la pédale en 1861. Il créa ainsi le vélocipède à pédales, lesquelles étaient placées sur le moyeu de la roue avant.
Sorti en 1864 de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures, Aimé s’intéressa dès l’année 1863-1864 à la roue à rayons. À la fin du mois d’août 1865, accompagnés d’un ami ingénieur tout aussi intéressé par ce nouveau moyen de locomotion, Aimé et René Olivier firent un voyage de Paris à Avignon en vélocipède. De son côté, Pierre Michaux recevait pour ses vélocipèdes une demande croissante qu’il avait de plus en plus de peine à satisfaire.
Le 7 mai 1868, Pierre Michaux et les frères Olivier s’associèrent, formant une société de commerce en nom collectif, Michaux et Cie. Pierre Michaux était chargé de la fabrication des vélocipèdes tandis que les frères Olivier avaient la responsabilité de la partie commerciale. Suite à une mésentente entre Michaux et les frères Olivier, cette société fut dissoute. Les frères Olivier rachetèrent les actifs de Michaux et le 10 avril 1869, créèrent la Compagnie Parisienne des vélocipèdes.
Les frères Olivier jouèrent un rôle important dans la diffusion du vélocipède, contribuant à industrialiser ses procédés de fabrication. La Compagnie Parisienne fut ainsi la plus grande fabrique de vélocipèdes en France, avant de connaître un arrêt sous l'effet de la guerre franco-prussienne de 1870, qui porta un rude coup à l'industrie du cycle française. Après une carrière industrielle, Aimé Olivier fut l'un des premiers voyageurs européens en Guinée, à l'origine de la fondation de Conakry. Ce vélocipède fait partie d’un ensemble de trois cycles donnés au musée par son fils.
Don de M. Olivier de Sanderval, 1936.