À côté de ses créations originales, Carrier-Belleuse devint un maître dans l'art de produire des éditions extrêmement soignées. Pour limiter le nombre de coutures, le mouleur recourait au creux perdu, c'est-à-dire à un moule qui était détruit pour sortir la pièce. Il était nécessaire de disposer d'un chef-modèle pour refaire le moule à chaque fois. Ce groupe en est un rare exemple et correspond à la partie principale, dépourvue d'éléments saillants. Plusieurs épreuves en terre cuite sont connues. La qualité du modelé et des détails est remarquable. L'oeuvre est également importante pour illustrer la veine baroque du sculpteur, dont on connaît plutôt l'inspiration bellifontaine et XVIIIe siècle. Il y a en effet chez Carrier une inspiration berninienne, voire rubénienne, dans la magnifique Angélique du Salon de 1866. Il existe un pendant à cette oeuvre, Faune enlevant une nymphe ; ensemble, les deux modèles constituaient une paire sur le thème du rapt tout à fait dans la tradition baroque.
Signé sur la terrasse CARRIER-BELLEUSE
Achat en vente publique, 2014.